Retours, restitutions, circulations
Séminaire et journées d’études – Mars et avril 2024
Une contribution du labex Les passés dans le présent et de la MSH Mondes au GIS Patrimoines en partage.
Séminaire 2023/2024 organisé par Ghislaine Glasson Deschaumes (Labex Les passés dans le présent/MSH Mondes) et Margaux Dumas (Labex Les passés dans le présent).
Depuis quelques années, dans la mouvance des études postcoloniales et des études critiques sur les patrimoines culturels, le monde académique et celui des institutions patrimoniales mettent au travail, parfois en parallèle, parfois ensemble, la question des provenances, des circulations, des retours et des restitutions – matérielles ou virtuelles – d’objets et de sources archivistiques. Fruit d’un mouvement de décentrement des savoirs, ce regard critique sur l’histoire des collections et des fonds d’archives a favorisé l’émergence des études de provenances et le déploiement de multiples initiatives de remise en circulation de certains de ces patrimoines matériels ou immatériels.
Au-delà des gestes de restitution à forte valeur symbolique, c’est une politique plus large de pratiques de circulation qui se développe. Nous faisons l’hypothèse qu’une nouvelle épistémologie des savoirs émerge aussi, générant ses cadres théoriques, ses vocabulaires conceptuels et méthodologiques, ses outils, dont les chartes éthiques. Cette épistémologie rencontre les enquêtes menées de longues dates auprès et avec les communautés des pays concernés par les retours et qui sont, souvent, à l’initiative de tels projets. Ce double mouvement se traduit par d’innombrables démarches, souvent expérimentales, qui amènent des populations jadis enquêtées, et/ou parfois spoliées, à se connecter aux sources de leur passé qui leur étaient inaccessibles et à les mobiliser au présent et pour les générations futures.
Ce foisonnement amène les équipes du labex, à souhaiter interroger, dans une perspective pluridisciplinaire et transnationale, les concepts mobilisés (« retours », « restitutions », « circulations », « transferts », « rapatriements », etc. – pour la seule langue française). Mais il s’agit aussi de mener une réflexion critique sur les pratiques installées ou émergentes, leurs éventuels points aveugles et leurs effets.
Comité du séminaire : Aurore Chaigneau (CEJEC – EA2320), Jessica De Largy Healy (LESC – UMR7186), Monica Heintz (LESC – UMR7186), Vincent Hirtzel (LESC – UMR7186), Damien Mottier (IMAF – UMR8171), Pauline Peretz (IHTP – UMR8244), Natacha Pernac (HAR – EA4414), Nicolas Prévôt (LESC – UMR7186), Malika Rahal (IHTP – UMR8244), Magali de Ruyter (LESC – UMR7186), Valentina Vapnarsky (LESC – UMR7186).
Pour toute question sur le séminaire RESCI, merci d’écrire à l’adresse resci-seminaire@passes-present.eu
2023-2024
5 juin 2024 de 16h à 18h, Séminaire « Termes juridiques et lexiques de la pratique : approches contrastées ». Quatrième séance
MSH Mondes, bâtiment Ginouvès, salle du Conseil, 4e étage (21, allée de l’Université, 92000 Nanterre) et simultanément en visioconférence (inscription avant le 3 juin 2024, à l’adresse resci-seminaire@passes-present.eu)
Cette séance sera consacrée à la mise en exposition d’objets issus de trafics ou de spoliations et ses impacts sur la façon de les décrire et de les définir.
29 mai 2024 de 15h à 17h30, Séminaire « Termes juridiques et lexiques de la pratique : approches contrastées ». Troisième séance
MSH Mondes, bâtiment Ginouvès, salle du Conseil, 4e étage (21, allée de l’Université, 92000 Nanterre) et simultanément en visioconférence (inscription avant le 27 mai 2024, à l’adresse resci-seminaire@passes-present.eu)
Cette séance sera consacrée aux enjeux liés aux archives coloniales.
14 mai 2024 de 15h à 17h30, Séminaire « Termes juridiques et lexiques de la pratique : approches contrastées ». Deuxième séance
Université Paris-Nanterre, salle B15, bâtiment Pierre Grappin (200 avenue de la République, 92000 Nanterre) et simultanément en visioconférence.
Cette séance sera consacrée à la question des vocabulaires liés aux circulations de biens culturels, notamment aux notions de « dépôt » dans une perspective historique.
24 avril 2024, de 14h à 18h : Workshop « Indigenous archaeology and Museum Repatriation Policies in the United States, India, and Taiwan » organisé par Bérénice BELLINA, directrice de recherche (CNRS/UMR 8068-TEMPS) et Frank MUYARD, maître de conférences et responsable du Centre de Taipei (École française d’Extrême-Orient)
Musée du Quai Branly – Jacques Chirac, salle de cours 2 – 37 quai Jacques Chirac, 75007 Paris
3 avril 2024, de 17h à 18h30 : Rendez-vous du salon de lecture Jacques Kerchache « Biologie hantée. Comment la biologie occidentale et les sociétés autochtones se hantent réciproquement ? ».
Musée du Quai Branly – Jacques Chirac, salon de lecture Jacques Kerchache (37 quai Jacques Chirac, 75007 Paris), organisé avec le soutien de la Société des Océanistes et du labex Les passés dans le présent.
Rencontre avec Emma KOWAL, professeure d’anthropologie culturelle et médicale à l’Université de Deakin (Australie). Elle a publié Haunting Biology: Science and Indigeneity in Australia (Duke University Press, 2023), animée par Frédéric KECK, anthropologue, directeur de recherche au CNRS/LAS (UMR 7130) et Jessica DE LARGY HEALY, anthropologue, chargée de recherche au CNRS/LESC (UMR 7186 )
26 mars 2024, de 14h à 18h : Journée d’études « Conflits du XXe siècle : retours, restitutions, circulations et enjeux des après-guerres ».
MSH Mondes, bâtiment Ginouvès, salle du Conseil, 4e étage (21, allée de l’Université, 92000 Nanterre) et simultanément en visioconférence (inscription avant le 24 mars 2024, à l’adresse resci-seminaire@passes-present.eu)
Interventions (provisoire) :
Session 1 : Les enjeux de vocabulaire.
Session 2 : Réinvestir les patrimoines.
14 mars 2024, de 15h à 17h30 : Séminaire « Termes juridiques et lexiques de la pratique : approches contrastées ».
Université Paris-Nanterre, salle B15, bâtiment Pierre Grappin (200 avenue de la République, 92000 Nanterre) et simultanément en visioconférence (inscription avant le 12 mars 2024, à l’adresse resci-seminaire@passes-present.eu)
Intervenantes :
Marie CORNU, juriste, directrice de recherche au CNRS/ISP, spécialiste du droit des biens culturels
Anne LABOURDETTE et Marie-Cécile BARDOZ, conservatrices au département des Objets d’art au musée du Louvre
Valentina VAPNARSKY, anthropologue, directrice de recherche au CNRS/LESC, co-responsable du projet SAWA « Savoirs autochtones des Wayana et Apalaï » (labex Les passés dans le présent)
1er mars 2024, de 17h30 à 20h : Diplomation du D.U. « Recherche de provenances des œuvres. Circulations, spoliations, trafics illicites, restitutions » de l’Université Paris Nanterre.
INHA, auditorium (2 rue Vivienne, 75002 Paris) et simultanément en visioconférence (s’inscrire sur ce lien)
Présentation des travaux d’étudiants (échantillon) et table-ronde « Le rôle et la place des communautés dans les procédures de retour des biens culturels mal acquis »
Résumé : Le 7 juin 1978, Amadou-Mahtar M’Bow, directeur général de l’Unesco, lançait un « appel aux gouvernements des Etats membres de l’Organisation à conclure des accords bilatéraux pour le retour des biens culturels aux pays qui les ont perdus ». Des restitutions d’objets patrimoniaux ou de restes humains ont depuis eu lieu ou sont engagées. La question du légitime propriétaire se pose souvent de manière complexe : certains appareils législatifs nationaux imposent un traitement de la demande d’Etat à Etat, là où la provenance d’origine des biens renvoie souvent à des acteurs (communautés villageoises, culturelles, sociales, etc.) ou à des autorités (chefs traditionnels, etc.), parfois transfrontalières, qui ont évolué dans le temps. Quels rôles jouent ces communautés et les différents acteurs ? quelles sont leurs définitions et identités ? Comment du point de vue pratique, méthodologique et juridique leurs requêtes peuvent-elles être menées, formulées et instruites ? Avec quelles structures, et quels outils ? quels dialogues et négociations peuvent se mettre en place ? comment conjuguer éventuelles règles coutumières et droits nationaux, voire accords bilatéraux et multilatéraux ? Les expériences croisées d’acteurs venus d’horizons variés permettront d’éclairer le sujet à partir d’études de cas.