Projets des appel à projets passés
Projets soutenus dans le cadre de l’appel à projets de la MSH Mondes
Dik@ré
Dik@ré : Dictionnaire numérique et participatif yurakaré
Responsable scientifique :
Vincent Hirtzel (UMR 7186 – LESC)
- Équipes partenaires : Rik Van Gijn (Universiteit Leiden) / Julen Villarreal (Universiteit Leiden) / German Maldonado (ILC-Y – Bolivie)
Dik@ré est un projet qui se propose la constitution d’une base de données lexicale numérique de la langue yurakaré – une langue isolée d’Amazonie bolivienne – au sein de l’Institut de langue et culture yurakaré (ILC-Y). Il a pour contexte un groupe amazonien qui, d’un côté, abandonne sa langue pour
l’espagnol mais, de l’autre, est soutenu par une politique étatique de promotion identitaire et de préservation linguistico-culturelle. Fruit d’un réseau de collaborations internationales unissant des locuteurs de la langue et des chercheurs (deux linguistes et un anthropologue), il a pour objectif de permettre aux Yurakaré, par l’intermédiaire de l’ILC-Y, de prendre en main de façon autonome l’amélioration future de cette base de données, dans un processus qui donnera lieu lui-même à son édition à travers deux publications : un dictionnaire papier et un dictionnaire en ligne. Cette entreprise participative sera elle-même l’objet d’une enquête réflexive sur les enjeux politiques et identitaires du numérique dans le contexte sociolinguistique qui est le sien. Il unit le Centre Erea du Lesc (porteur) et l’Université de Leyde (Pays-bas). Le nom du projet Dik@ré est un mot-valise qui fusionne « dico » pour dictionnaire et « karé » pour Yurakaré : le signe @ joue sur un double sens : on peut le lire comme un symbole du numérique ou de l’internet en général ou comme une fusion des lettres o et a des deux mots qui le compose.
EntrePriv
Entreprises et privilèges : temporalités, secteurs, espaces, Europe XVe-XVIIIe siècles
Responsable scientifique :
Vincent Demont (UMR 8533, IDHES)
- Équipes partenaires : Anne Conchon, UP1, IDHES, UMR 8533) / Guillaume Garner (ENS Lyon – LARHRA) / Pauline Lemaigre-Gaffier (UVSQ/université Paris Saclay – DYPAC) / Corine Maitte (Université Gustave Eiffel, ACP)
Le projet EntrePriv vise à conclure, présenter et valoriser par la publication d’une base de données sous Heurist une recherche historique de long terme, menée dans plusieurs Etats européens (France, Angleterre, Allemagne, Autriche, Italie), en lien avec des historiens du droit et ayant vocation à nourrir une réflexion interdisciplinaire entre historiens et historiens du droit, y compris dans la formation à la recherche en master et en doctorat.
La base de données EntrePriv recensera, présentera et permettra de rechercher des privilèges d’entreprise en décrivant précisément l’étendue spatiale et temporelle, ainsi que la nature des droits concédés. Elle permettra également l’accès à des numérisations ou à des transcriptions de ces privilèges ou des principaux types de privilèges accordés, ainsi qu’à des exploitations statistiques et cartographiques des données rassemblées.
Une fois enrichie par ces documents, cette base de données sera présentée et discutée lors d’une journée d’études conclusive (printemps 2024) rassemblant historiens et historiens du droit, et dont les conclusions auront vocation à nourrir un manuel d’usage de la base de données – base et manuel EntrePriv étant ensuite mis en ligne en open access, et pouvant être utilisés dans le cadre de la formation en master ou en doctorat des différentes universités co-porteuses du projet.
FelaNum@EthioAbaya
Documentation, étude, conservation, valorisation, ou comment mettre la révolution numérique au service du patrimoine mégalithique du Sud de l’Éthiopie ? Inventaire spatialisé et numérisation des stèles anthropomorphes du cairn de TUTO FELA
Responsable scientifique :
Anne-Lise Goujon (Post-doctorante, UMR 8068 TEMPS)
- Équipes partenaires : Laurent Antoine (IRIT) / Vincent Ard (TRACES)
La mission Abaya, consacrée aux recherches sur le mégalithisme de l’Éthiopie méridionale, est une jeune mission archéologique et pluridisciplinaire, dirigée par Anne-Lise Goujon (CFEE, TEMPS) et Vincent Ard (CNRS, TRACES).
Le projet de cartographie numérique des nombreux sites à stèles – 129 sites à stèles phalliques et 7 sites à stèles anthropomorphes – situés sur les contreforts orientaux du lac Abaya est indispensable aux objectifs de recherche et de valorisation conduits par la mission Abaya. Il est ambitieux, nécessitant environ 3 mois de travail sur le terrain avec la participation de 10 personnes, pour la seule numérisation des six principaux sites du pays Gedeo. Il est à réaliser au fur et à mesure des missions annuelles, en parallèle des nouvelles fouilles archéologiques. En 2023, il est envisagé de créer et mettre en oeuvre l’outil cartographique en débutant par la numérisation du site de Tuto Fela. C’est à ce titre que nous candidatons à l’appel à projet de la MSH Mondes afin de bénéficier :
- d’un soutien d’ingénierie à la mise en place d’un outil numérique adapté aux besoins du projet, qui devra combiner une fiche d’enregistrement avec reversement dans un SIG propre à chaque site, lui-même lié à un WebSIG régional intégrant les critères topographiques, géomorphologiques et autres définis à l’échelle d’une comparaison inter-sites ;
- d’un soutien financier pour une mission d’inventaire à conduire en priorité sur le cairn à stèles anthropomorphes de Tuto Fela ;
- d’un soutien technique pour le développement d’un module de visualisation interactive des modèles 3D obtenus par photogrammétrie et stéréophotométrie.
La compréhension du phénomène des stèles phalliques et anthropomorphes, au regard de la quantité des sites, des stèles sur chaque site, et de la complexité de leurs phasages chronologiques de mise en œuvre, ne peut passer que par un enregistrement numérique à grande échelle permettant de visualiser la répartition spatiale des éléments et l’ensemble des stigmates étudiés, et ainsi de mieux percevoir les variabilités chronologiques et/ou superpositions culturelles éventuelles entre les sites.
NUMCOR
Plateforme socionumérique, corps, stigmate, authenticité, minoration
Responsables scientifiques :
Yann Bruna (UPN, SOPHIAPOL – EA3932) / co-responsable : Hélène Bourdeloie, LabSiC (USPN)
- Équipes partenaires : César Calamel (doctorant, SOPHIAPOL – UPN) / Nathalie Grandjean (FNRS, Centre de Recherches et d’Interventions Sociologiques, Université Saint-Louis, Bruxelles, Belgique) / Lena Hübner (post-doctorante, Université McGill et rattachée au CRICIS, Canada) / Dimitra Laurence Larochelle (IRMÉCCEN – Sorbonne Nouvelle et CELAT – Université du Québec à Montréal) / Phoebé Pilgenet (doctorante, CARISM, Université Panthéon-Assas) / Pascal Vallet (SOPHIAPOL – UPN)
Lieu d’imposition des normes, le corps est soumis à des injonctions permanentes qui varient selon un ensemble de rapports sociaux (genre, classe, « race », âge, etc.) et contribuent à façonner leur légitimité. Dominés par des modèles de corps socialement valorisés dans la société occidentale (corps valides, minces, blancs…), les corps « illégitimes » sont ceux qui « portent » un stigmate et sont ipso facto minorés. Discriminés, ces corps ont des difficultés à s’exposer dans l’espace public. Pourtant, en ligne, l’exposition des corps est sujette à d’autres normes. Ainsi l’objectif de ce projet est-il de s’intéresser à la présence numérique des corps sur deux plateformes en ligne principalement utilisées par les jeunes adultes que sont Instagram et Be Real, en se focalisant sur les logiques d’usages et enjeux (de reconnaissance, d’émancipation, etc.) qui les sous-tendent. Une attention particulière sera portée à la recherche d’authenticité des contenus partagés, à la fois dans les discours et dans les pratiques effectives de présentation de soi des jeunes. Au-delà des comparaisons permises par ces deux terrains d’études, l’originalité de ce projet repose sur l’analyse conjointe (1) des discours des jeunes adultes sur la mise en scène de leurs corps stigmatisés et (2) des traces numériques effectivement produites, notamment des contenus textuels, photographiques et vidéos, par le biais de logiciels innovants et qui rendent possible cette exploitation des données en SHS.
Pincevent-SNAAP
Pincevent-Système Numérique des données Archéologiques et Archivistiques à vocation
Responsables scientifiques :
Olivier BIignon-Lau (UMR 8068 TEMPS) / co-responsable : Elisabeth Bellon (UAR3225)
- Équipes partenaires : Yann Le Jeune, Autoentrepreneur
Prolongement du projet LabEx « Les Passés dans le Présent » Pincevent-MANA, Pincevent-SNAAP vise premièrement l’achèvement de la numérisation des archives patrimoniales du célèbre site préhistorique. Le second objectif est la création d’un système numérique inédit pour regrouper et intégrer toutes les données en 2D ou 3D tirées des archives, en y intégrant un 2 navigateur. Ce système numérique permettrait ainsi aux utilisateurs de changer d’échelle (de la vallée jusqu’aux vestiges et leurs caractéristiques) et d’orientation (vues zénithale, cardinales).
Doter le site de Pincevent, exceptionnel trésor de la préhistoire, d’un outil numérique aussi performant, placera une fois de plus ce gisement à l’initiative d’une innovation scientifique qui fera école de par le monde. De plus, le SNAAP constituera un atout pour établir des projets d’établissement scolaire régionaux et attirer le grand public à Pincevent, objectif ciblé par le contrat de plan État-Régions « Les Derniers Chasseurs-Cueilleurs du sud de l’Île-de-France ».
VitalCot
Ville Traitement Automatique du Langage – Cotonou
Responsables scientifiques : Olivier Ratouis (UMR 7218 Lavue, équipe Mosaïque ; / co-responsable : Iris Eshkol-Taravella (UMR 7114 MoDyCo )
- Équipes partenaires : Aude Da Cruz Lima (UMR 7114 MODYCO) / Aurore Lessueyx (UMR 7114 MODYCO) / Alain Guez (École nationale d’Architecture Paris Malaquais, Équipe LAA) / Rémi Simon (École nationale d’Architecture Paris Malaquais, Équipe LAA) / Fabrice Banon (EAMAU – Ecole Africaine des métiers de l’Architecture et de l’Urbanisme – Togo) / Monica Coralli(EAMAU – Ecole Africaine des métiers de l’Architecture et de l’Urbanisme – Togo) / Melchior Kadja (Université de Lomé – Togo, Cervida) / Reisch Attipo (Université de Lomé – Togo, Cervida) / Déborah Clarisse Bayamina (Université de Lomé – Togo, Cervida) / Placide Cledjo (Université Abomey-Calavi – Bénin) / Armelle Choplin (Université de Genève, Global Studies Institute)
Le projet Vital Cot est un projet interdisciplinaire qui associe de manière originale la recherche et l’ingénierie à travers une collaboration innovante entre des chercheurs en traitement Automatique des langues(TAL), des architectes et des urbanistes en France, Suisse et Bénin. Il vise fondamentalement à comprendre la manière dont les discours et les projets architecturaux et urbains abordent l’espace comme une dynamique. Nous faisons l’hypothèse qu’afin de comprendre la manière dont les sociétés se projettent dans l’espace, il est essentiel d’étudier des conceptions différenciées du changement urbain. L’étude se fera à partir du repérage automatique et de l’analyse outillée des éléments du discours reflétant la notion de dynamique urbaine et sa perception par les spécialistes et les acteurs de l’urbanisme. Elle s’appuiera sur la chaîne de traitement informatique des documents, sur l’outil d’annotation automatique mis en place par le projet VITAL du labex Les passés dans le présent ainsi que sur la réflexion autour de la science ouverte en termes de stockage et disponibilité de ressources créés. Le corpus de textes numériques traités sera composé de documents numérisés et océrisés décrivant les projets d’aménagement de l’agglomération de Cotonou du début du XXe siècle à nos jours. Le projet VitalCot mené en parallèle du projet VITAL permettra de comparer les résultats obtenus sur les corpus respectifs de ces deux démarches et les apports du travail interdisciplinaire.