Une histoire de la nuit est-elle possible ?
Publications de la société d’ethnologie Collection « Conférence Eugène Fleischmann »
Quelle est la manière dont les Européens, aux XVIIe et XVIIIe siècles, vivent et appréhendent la nuit ? En dépit de la crainte de l’obscurité, la nuit n’est pas nécessairement le temps des crimes et de la violence. Paradoxalement l’éclairage public en multipliant le nombre de promeneurs nocturnes (et en les rendant « visibles ») augmente le nombre des agressions. La nuit est cependant le temps des « mauvais coups » de la part des pouvoirs régaliens (arrestations arbitraires, rafles, exécutions). Tandis que l’Église procède à une « sanctification » et à un encadrement parfois ludique des heures nocturnes (processions et fêtes diverses, feux d’artifice, etc.), la société poursuit des pratiques de sociabilité à la marge des conventions de bon aloi : cultes séléniques, débordements populaires et autres bacchanales, pratiques prénuptiales plus ou moins contrôlées. L’auteur d’une passionnante Histoire de la nuit ne manque pas d’exemples surprenants et éclairants pour questionner son objet de recherche.