Masques en parade : ethnicité et enjeux de pouvoir dans le sud-ouest de la Chine
Collection « Sociétés humaines dans l’histoire »
Les habitants de Yangzong, dans la province multiethnique du Yunnan, se donnent à voir comme une minorité ethnique tout en se revendiquant de la majorité Han.
C’est du constat de ce paradoxe qu’est née la présente recherche fondée sur un théâtre de masques qualifié en Chine de nuo (exorcisme) et jusqu’alors méconnu en France.
Cette étude, à la jonction du politique et du rituel, relève d’un pari ambitieux.
L’auteure entreprend de démêler les fils du paradoxe de départ – qui n’est en définitive qu’apparent –, autant que de rendre compte de la société locale contemporaine et de son patrimoine culturel.
Sylvie Beaud a à cœur de décloisonner les études sur la Chine, trop souvent jugées hors du champ de l’ethnologie du fait de leur héritage orientaliste. L’ouvrage dépasse cette fausse dichotomie, en alliant une ethnologie « classique », érudite et strictement située, aux problématiques anthropologiques de l’identité, du rapport à l’État, du rituel et de la manière de se définir dans un monde changeant.
Cet ouvrage est la publication de la thèse de Sylvie Beaud « Masques en parade. Étude d’une identité Han à la jonction du politique et du rituel : l’exemple du Théâtre de Guan Suo (Yunnan, Chine) ». qui a été récompensée par le Prix de thèse de la MAE 2014.