Le site néolithique d’Abou Tamsa (Cyrénaïque, Libye)
Apport à la préhistoire du nord-est de l’Afrique
En Cyrénaïque, dans une région où la recherche préhistorique n’en est qu’à ses débuts, les travaux effectués sur le site inédit d’Abou Tamsa permettent de mieux comprendre comment s’est mise en place l’économie pastorale en Afrique du Nord.
Jusqu’alors, seul le site d’Haua Fteah, une grotte fouillée par Charles McBurney dans les années 1950 puis réexaminée par l’université de Cambridge depuis 2007, avait livré des niveaux néolithiques in situ datés ; la séquence néolithique de la Cyrénaïque ne reposait ainsi que sur un unique gisement.
Grâce au concours de la Mission archéologique française pour la Libye antique et du département des Antiquités de Libye, un projet a pu débuter en 2006 dans le nord de la Cyrénaïque. Le sondage effectué à Abou Tamsa en 2006 et en 2007 a mis au jour des restes fauniques, de l’outillage en silex, en calcaire, en os et de la céramique. Ces nouvelles données ont pu être comparées avec celles recueillies à Haua Fteah. Grâce aux datations 14C, elles confirment l’ancienneté de la domestication des ovicaprinés en Cyrénaïque dans la première moitié du 6e millénaire av. J.-C. mais elles reculent le début de la production de céramique à la seconde moitié du 7e millénaire.
Le matériel d’Abou Tamsa permet, en outre, de réfuter l’hypothèse de C. McBurney sur la présence en Cyrénaïque du Capsien, un courant culturel maghrébin, et montre au contraire, sur la base du mobilier archéologique et particulièrement de l’industrie lithique, l’existence d’un courant culturel indigène.