Le Prestige : autour des formes de la différenciation sociale
Le prestige s’entend d’ordinaire comme le caractère de ce qui suscite de l’attrait, est admirable ou impose le respect. Il peut être attaché à des personnes comme à des groupes sociaux, à des métiers, à des lieux ou encore à des objets. D’une manière générale, on pourrait entendre le prestige comme une valeur que l’on attribue à quelqu’un ou quelque chose et qui le distingue à ce titre. C’est à l’étude des formes de la différenciation sociale qu’est consacré ce volume, rassemblant les travaux de la 10e édition du colloque de la Maison Archéologie & Ethnologie, René-Ginouvès.
L’exploration transversale du prestige et de ses différents usages pour penser les hiérarchies, la stratification, la compétition, l’objet, les modalités d’évaluation et les échelles de valeur, le rapport à la richesse et à sa transformation, la confiance et le lien social s’appuie sur le dialogue entre la philologie, l’histoire, l’archéologie et l’anthropologie.
Caractéristique de l’activité humaine et des stratégies sociales, le prestige est observé d’abord comme savoir-faire ou savoir-être, dont les déclinaisons sont infinies mais qui toutes fonctionnent comme motifs de la distinction sociale. Le contrôle des ressources et plus généralement de la richesse matérielle ou immatérielle reste néanmoins la modalité centrale de la différenciation entre les membres d’une même société. Ceci se manifeste dans l’acquisition d’objets de luxe dans le cadre de consommations de prestige. Le prestige implique aussi reconnaissance et visibilité et passe par des formes d’affichage public qui organisent bien souvent le contrôle de l’espace politique par les élites.