La Béotie de l’archaïsme à l’époque romaine : frontières, territoires, paysages
Depuis quelques dizaines d’années, la Béotie antique est l’objet d’une activité scientifique importante : en témoignent le colloque édité en 2014 par Nikolaos Papazarkadas, à l’issue d’une rencontre tenue à Berkeley (The Epigraphy and History of Boeotia. New Finds, New Prospects), ou encore les recherches archéologiques menées depuis de nombreuses années sous la forme de surveys, tel le Boeotia Project dirigé depuis 1979 par Anthony Snodgrass et John Bintliff, qui ont abouti à plusieurs publications (en dernier lieu, Boeotia Project, Volume II: The City of Thespiai: Survey at a Complex Urban Site, 2017). Conçu comme un point de convergence de ces recherches et rassemblant différents historiens parmi les meilleurs spécialistes actuels de la Béotie antique, le présent ouvrage adopte une approche résolument spatiale, autour des notions de territoires, frontières et paysages : leur articulation permet d’appréhender l’espace béotien en tant qu’il est l’objet d’une appropriation littéraire, politique, religieuse ou économique, et ce en combinant plusieurs échelles, des cités au koinon dans son ensemble. Aux deux premiers termes, « territoires » et « frontières », qui renvoient à une historiographie désormais classique, il a paru important d’adjoindre la notion de « paysage », traduction française du concept anglo-saxon de landscape. Au-delà de l’acception purement géographique du terme, en effet, celui-ci connaît actuellement une grande variété d’usages et d’applications : c’est toute la richesse et la complexité de ce concept que nous souhaitons explorer, afin de renouveler, en retour, l’approche des territoires béotiens.