Les allées sépulcrales du Bassin parisien à la fin du Néolithique
L’exemple de La Chaussée-Tirancourt
Gallia Préhistoire, XLIIe Supplément
sous la direction d’Arnaud Blin
Depuis le xixe siècle, près de 450 sépultures collectives ont été découvertes dans le Bassin parisien dont la chronologie, clarifiée par des recherches récentes, s’insère entre la fin du Néolithique moyen et le début de l’âge du Bronze, des derniers siècles du 4e millénaire à la fin du 3e millénaire. Elles se caractérisent par une pratique funéraire visant au regroupement des défunts, au fur et à mesure des décès, dans un espace sépulcral unique. Celui-ci est délimité par une structure pérenne qui, dans le Bassin parisien, a pris des formes diverses. Avec l’hypogée, l’allée sépulcrale est alors le type architectural dominant avec 114 sites connus dans la région, caractérisé par un plan strict (chambre, entrée et antichambre axiale) et une diversité de matériaux de construction employés.
Jusqu’à ce jour, les modalités de fonctionnement des allées sépulcrales restaient mal connues. Pour offrir un parallèle à une synthèse récente sur les hypogées, le présent ouvrage se propose de définir les différents types de gestion funéraire (organisation interne, modalités de dépôts, recrutement des défunts) ayant régi leur utilisation, en se basant sur l’étude monographique du site de La Chaussée-Tirancourt (Somme), dont les travaux, dirigés par Jean Leclerc et Claude Masset, ont marqué l’histoire de la recherche. Les modalités de fonctionnement, qui ont ainsi été définis dans les allées sépulcrales, offrent un témoignage privilégié des dynamiques socio-culturelles des populations du Bassin parisien durant la fin du Néolithique.