Entre funéraire et cultuel : construire religieusement l’espace funéraire
Dans le cadre du projet collectif de l’UMR 7041 ArScAn Construire l’espace Analyse chrono spatiale des logiques territoriales et locales
Journée organisée par Brigitte Boissavit Camus (THEMAM), Katerina Chryssanthaki Nagle ( ArchéoSI ) et Olivier de Cazanove GAMA)
Le choix des emplacements dévolus aux morts répond autant à des logiques culturelles que pratiques Or, rarement la réflexion ne fait la part entre les deux motivations qui régissent leur implantation La recherche récente montre que la fonction funéraire est loin d’être, dans le passé, toujours aussi dissociée des lieux cultuels et résidentiels qu’on ne l’a pensé Ceci questionne ce que recouvre concrètement et implicitement les notions de séparation et de distance et, au delà les seuils critiques induits (distance physique ou immatérielle distance verticale ou horizontale distance entre un lieu et les usages d’un lieu etc
En confrontant différentes aires chronologiques et culturelles nous proposons d’aborder l’analyse spatiale des espaces funéraires par une réflexion sur les dynamiques et les logiques détectables au niveau du lieu émergence maintien transformation, disparition En examinant les critères susceptibles d’éclairer des choix ou des configurations en matière de localisation ( ressource fréquentation accessibilité productivité aménité répulsion tensions foncière symbolique économique habitus il s’agit de saisir les interactions des éléments funéraires avec leur environnement culturel ou naturel, et de comprendre les relations qui unissent un lieu à l’aire funéraire au territoire ou au réseau dans lequel il prend place.
L’analyse peut être envisagée sur des durées courtes comme longues les éléments du territoire ayant pu perdurer en l’état avoir changé de contenus et de formes avoir été négligés et abandonnés dans le temps. Les questions de leur création de leur transformation et de leur disparition sont donc au coeur des discussions, éclairent les notions d’usage d’adaptation ou de résilience mais aussi d’héritage car les objets spatiaux sont souvent réintégrés à d’autres logiques après leur abandon En tentant de saisir la part des lieux dans les dynamiques d’appropriation des territoires la réflexion fait aussi écho aux préoccupations contemporaines