Puissance et impuissance de la valeur
L’anthropologie comparative de Louis Dumont
L’anthropologue Louis Dumont (1911-1998) est l’auteur d’une oeuvre importante à présent plus souvent discutée à l’étranger qu’en France. Cet ouvrage interroge sa postérité selon quatre principes que Dumont avait explorés : la mise en perspective de la centralité du pouvoir, la comparaison de configurations sociales globales, une conception peu réifiée des structures sociales et la prise en compte de l’interaction entre les sociétés. Pour les contributeurs, comme pour Dumont, en son temps, l’intensification des rapports entre les sociétés résultant de la mondialisation ne réduit pas les différences sociales, mais les renouvelle en changeant leur nature. Preuve en est, l’incompréhension grandissante entre les peuples, des plus proches aux plus éloignés. Parce qu’elle fait droit à la diversité du monde contemporain et aux contradictions dynamiques qui l’animent, la comparaison radicale entre les sociétés telle que la propose Louis Dumont a conservé une surprenante fraîcheur.
Cécile Barraud est anthropologue (Centre Asie du Sud-est) et a conduit des recherches extensives sur le terrain en Indonésie de l’est, dans l’archipel de Kei des Moluques.
André Iteanu est anthropologue (CNRS, EPHE, Centre Asie du Sud-est) et travaille avec les Orokaivas de la Papouasie-Nouvelle-Guinée et les jeunes en difficulté en banlieue parisienne.
Ismaël Moya est anthropologue (CNRS, Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative) et mène des recherches dans un quartier populaire de la banlieue de Dakar au Sénégal.